De l’observation à la manipulation

Jusqu’aux années 1800, l’expérience est réservée au professeur, ce qui explique la qualité et la rareté des objets de physique et chimie les plus anciens. L’accent est mis sur le caractère spectaculaire des objets et des expériences, afin de marquer la mémoire des élèves qui les observent. Dès 1847, la loi tente d’imposer la manipulation par les élèves, mais sans succès. Il faut attendre la réforme de 1902 pour voir augmenter le nombre de balances et de microscopes, ce qui montre que les élèves font désormais plus de manipulations. Les travaux pratiques complètent le cours magistral et les laboratoires sont construits au collège en 1930.

En sciences naturelles, l’observation sur site est fréquente dès 1750. Les établissements se procurent au cours du XIXe siècle écorchés en cire, squelettes et animaux naturalisés. Certains spécimens sont encore en service de nos jours.

Une salle de travaux pratiques de physique vers 1910, carte postale, cl. musée national de l’Éducation – C.N.D.P., Rouen

Vers 1910, les travaux pratiques n’en sont qu’à leurs débuts. Ici, un groupe d’étudiants, en blouse, réalise des manipulations en électricité, sous la direction de leurs professeurs.

Construits avec soin dans de beaux matériaux tels que l’acajou ou le bronze, ces objets, parmi les plus anciens et les plus fragiles, servent au professeur pour illustrer le cours.

Les aciers moulés remplacent les bronzes, les plastiques s’imposent face au bois. Ces objets moins coûteux sont désormais achetés en lots pour être manipulés par les élèves.

Entretiens avec Jean Milhau et Yvette Masbou,
réalisation Philippe Arnaudet